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Les obstacles au commerce intérieur entraveront-ils la légalisation du cannabis au Canada ?

Le Canada a connu des difficultés historiques avec le commerce entre ses provinces, de sorte que les décideurs s'efforcent d'empêcher que cela ne se produise avec le commerce légal du cannabis à venir.

Le gouvernement canadien est attendu d'introduire une législation pour réglementer légalement le cannabis récréatif le 13 avril, les ventes de la drogue devant commencer en juillet 2018.

Cependant, comme chacun des 13 provinces et territoires du Canada conserve un contrôle important sur la vente et la distribution de biens et de services, l'accessibilité au cannabis pourrait varier considérablement d'un bout à l'autre du pays.

Les problèmes potentiels sont peut-être mieux illustrés par le sort du commerce intérieur de l'alcool au Canada. De nombreuses régies provinciales des alcools exploitent des monopoles virtuels, ce qui signifie que l'alcool ne peut entrer ou sortir des provinces qu'avec la permission de la régie.

Par exemple, c'est plus facilement pour un client de la province de l'Ontario de trouver une bouteille de vin français à vendre qu'une bouteille de la Colombie-Britannique. Au Nouveau-Brunswick, une personne peut être poursuivi pour avoir importé plus d'une bouteille de vin dans la province en provenance d'ailleurs au Canada. Ces règles sont souvent strictes et varient considérablement d'une province à l'autre.

Selon le professeur Daniel Bear, professeur de justice pénale au Humber College, un situation peut survenir avec le cannabis, où il y aurait 13 formes différentes de réglementation à travers le pays.

Certaines provinces pourraient restreindre l'importation et la disponibilité interprovinciales de cannabis de manière à maintenir efficacement de facto interdiction, rendant difficile pour les Canadiens de certaines régions l'accès légal au cannabis, sapant ainsi les efforts visant à éliminer le marché illégal.

Ces problèmes potentiels peuvent être contenus par le nouveau Accord de libre-échange canadien, qui entrera en vigueur le 1er juillet. Cet accord résout pour « promouvoir un marché intérieur ouvert, efficace et stable » et « réduire et éliminer […] les obstacles à la libre circulation des personnes, des biens, des services et des investissements au Canada ». Il vise faciliter un marché ouvert à l'intérieur du Canada en réconciliant les réglementations provinciales différentes qui rendent actuellement difficile le commerce et la mobilité de la main-d'œuvre.

Navdeep Bains, le ministre fédéral du Développement économique, a déclaré que la ZLEC améliorera la croissance économique tout en fournissant un processus clair pour la réglementation provinciale du cannabis. L'accord "[fait] en sorte qu'il y ait plus de choix et de meilleurs prix", a déclaré Bains dans un entretien avec le Financial Post, "il s'agit vraiment de … avoir un marché ouvert".

Bien que des dispositions concrètes sur le commerce intérieur ne puissent être envisagées tant que le gouvernement national n'aura pas présenté de législation, la ZLEC permettra aux provinces et aux territoires de collaborons dans l'établissement d'une réglementation efficace du commerce intérieur du cannabis et éviter les problèmes qui se sont posés avec l'alcool.

"Nous avons vu 100 à 150 ans d'acrimonie et de débat sur la disponibilité de l'alcool à travers le pays", a affirmé Valérie Plante. Brad Duguid, ministre du Développement économique et de la Croissance de l'Ontario et président des négociations de la ZLEC. "Nous avons une opportunité, je crois, d'obtenir [la réglementation du cannabis] dès le départ."

La rationalisation réussie du futur commerce intérieur du cannabis au Canada est loin d'être garantie par la ZLEC, cependant, l'introduction de cet accord suggère que le gouvernement est conscient des défis potentiels auxquels est confrontée la réglementation du cannabis et prend des mesures proactives pour les résoudre.

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